2h de cours, deux bonnes heures d’ennui, le petit bonhomme qui servait de prof n’arrêtait pas de parler, sa petite voix aigu faisait terriblement mal à la tête. Mais que voulez-vous ? C’est la vie, on est obligé de le supporter. J’avais essayé de m’intéresser à ce qu’il disait, mais sans succès, je n’y arrive tout simplement pas, surtout en la présence de mon téléphone dans ma poche, je n’avais pu résister à l’envie de le sortir et me mettre à jouer comme une gosse de 6 ans. Je n’avais jamais autant regardé l’heure de ma vie. Oh et puis merde, je viens de me rappeler que je devais étudier après les cours, j’avais un exposé sur l’histoire de la photographie avec la seule fille avec qui je ne m’entendais pas très bien, enfin entre nous ce n’est pas l’amour fou. Le cours enfin finit, je devais maintenant me mettre au travail avec l’autre brunette, je lui jetais un bref coup d’œil avant de prendre tout mon temps pour ranger mes affaires de cours et me lever. Je n’avais pas pris le temps de la rejoindre ou de l’attendre, je suis tout simplement passé près d’elle, lâchant un simple. « Je t’attend à la bibliothèque. »
Elle allait surement prendre ça comme un manque de respect, mais je n’avais pas vraiment envie de jouer l’hypocrite avec elle, on n’est jamais d’accord, elle est tout l’opposé de moi. C’était le genre de petite fille sage qui respectait les règles, la petite fille timide renfermée, celle qui va finir par trouver son petit prince charmant et va vivre un conte de fée. C’est comme ça que je la vois. Une fille trop passive un peu comme Cendrillon et trop parfaite un peu comme La Belle dans la belle et la bête. Enfin bref, je ne la connaissais pas vraiment, les apparences sont parfois trompeuses. J’étais parti ne lui laissant pas le temps de me répondre. J’avais pris mon temps de sortir de l’université pour aller chercher des Muffins dans une pâtisserie et un Mocha au Starbucks. Je suis vite revenue et je suis directement passée à la bibliothèque, je savais pertinemment que la petite brunette allait être en retard. Je m’assis à une table, sortis mon ordinateur, posai mes deux muffins et mon Mocha sur la table, attendant que l’autre se ramène. Je n’avais rien à faire alors je me suis mise à surfer dans les réseaux sociaux. Après 34592382901 ans, je vis la demoiselle arriver. Je lâche un souffle et reporte mon attention sur l’écran pour fermer tous les onglets qui comptaient Twitter, Instagram, Facebook et formspring. Elle vint s’assoir et je la regarde, je n’allais pas lui sourire puisque ça serait purement hypocrite et ce n’est pas du tout mon genre. « Si jamais t’en veux, tu peux. » Dis-je, en lui montrant du regard les deux Muffins posés sur la table.

Les minutes s'écoulaient à une vitesse effarante. Cela ne devait faire qu'à peine une heure, voire peut-être une heure et demie, que le cours était commencé, mais cela semblait paraître comme une éternité. Bien qu'elle adorait son programme d'étude, certains cours étaient tout simplement endormants et celui auquel Talhia assistait présentement faisait partie de ceux-là. Après avoir peu dormi pour avoir fait des retouches sur des photographies jusqu'aux petites heures du matin, il était difficile, presque impossible, de garder les deux yeux bien ouverts en entendant la voix irritante du professeur. La Brunette pouvait entendre son lit l'appeler. Elle tentait tant bien que mal de se tenir éveillée en gribouillant quelques dessins sur ses feuilles de notes. Ces derniers ne ressemblaient à rien, qu'un amas de traits éparpillés et disparates sur une feuille restée blanche. La Belle aurait préférée être n'importe où sauf ici, dans cette classe. Partout, sauf peut-être à un seul autre endroit. Celui qu'elle devait affronter lorsque ce cours prendrait fin. La photographe lança un bref regard vers la jolie blonde qui se trouvait quelques rangs derrière elle. Un soupire sortit instantanément d'entre ses lèvres. Non, elle ne voulait pas être en sa présence. Toutefois, le destin en avait décidé autrement, puisqu'elles étaient coéquipières pour un travail sur l'histoire de la photographie. Son attention revint au cours, pour finalement se perdre de nouveau dans la création de son œuvre sur ses feuilles. Elle entendit la voix lointaine du professeur annoncé que le cours était enfin terminé. Son nouveau cauchemar commençait par la même occasion. Elle rangea lentement ses choses dans son sac. Talhia sentit quelqu'un passer rapidement à ses côtés, pour finalement voir qu'une crinière blonde de dos. C'est de loin qu'elle entendit les paroles si charmantes de sa coéquipière. Nouveau soupir. De beaux moments l'attendaient, il n'y avait pas de doute là-dessus. Cette attitude l'agaçait fortement. Tal' n'eut pas le temps de répondre que la jeune femme était déjà disparue de son champ de vision. La Demoiselle sortit de la classe, marchant à travers les regroupement d'étudiants. Elle déambulait dans les corridors plus lentement que nécessaire, quitte à être en retard. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais elle désirait espacer le plus possible le moment présent et le moment du travail. La Belle prit le temps de passer au toilette, aller se chercher un encas, qu'elle mangea sur place, puis elle reprit son chemin vers la bibliothèque. Tout en marchant, Talhia regarda l'heure sur son portable; elle était définitivement en retard. Elle n'accéléra pas le pas. Tant pis. Chiante? Parfois. Enfin arrivée, elle s'installa confortablement aux côtés de la Blondinette. Elle lança un regard aux muffins que Violet lui offrait. '' Non ça va, je te remercies.'' Talhy lui adressait finalement la parole. Sa voix restait neutre et elle n'affichait aucun sourire. '' Bon, maintenant, commençons, si nous voulons rapidement finir ceci! '' Cela s'annonçait bien.  

Elle s’installait confortablement, ne s’excusant même pas de son retard. Agaçant comme attitude, irrespectueux même je dirais. Je pris un de mes Muffins, le dégustant avec goût avant de me tourner vers la demoiselle qui ne voulait perdre son temps. Oh, intéressant tout cela. Si on finit par s’attarder sur ce projet, je crois que je ne tarderais pas à péter un plomb. Ce qui est loin d’être dans mes habitudes. Mais la demoiselle était réellement agaçante. Enfin Bref, j’avais pris mon temps de bien mâcher ce que contenait ma bouche, je prenais mon temps de boire deux gorgées de mon Mocha qui était aussi bon que d’habitude avant de décider d’être, pour une fois, sérieuse et fermer les onglets ouvert. Je la regardais un instant avant de soupirer, on avait un exposé sur l’histoire de la photographie. « Tu veux qu’on commence par quoi ? ». La gentillesse avait sa limite, avec moi, je ne peux rester trop gentille avec une personne avec qui je ne m’entends pas très bien. Il fallait qu’elle s’y mette aussi parce que je n’avais nullement l’intention de travailler toute seule assise près d’une statuette qui me regarde faire. De toute manière, les exposés, ce n’est pas mon fort, alors j’avais réellement besoin de son aide, j’avais pour seule espérance qu’elle soit légèrement patiente et beaucoup plus sérieuse que moi pour qu’on puisse y arriver, sinon, je crains qu’on ne sortirait jamais d’ici et je finirais par laisser tomber ce projet et m’en aller.

Je lui avait présenté l’ordinateur devant elle pour ensuite sortir mon téléphone, bien évidemment, elle va croire que je lui ai foutu tout le boulot pour elle et que j’allais me mettre à jouer et l’ignorer, ce qui n’était pas dans mes intentions puisque j’allais tout simplement me mettre à chercher des informations par-ci et par-là de mon côté mais sur mon téléphone. Le regard sur l’écran de mon mobile, buvant parfois quelques gorgées de Mocha, j’étais pour la première fois sérieuse dans un travail, puisque, entre nous deux, j’étais celle qui voulait le puisse que ce moment s’arrête au plus vite. Je voulais sortir d’ici tout de suite, mais je n’allais pas la laisser tomber, trop irrespectueux pour moi. Je reposais mon téléphone et regardais l’écran de l’ordinateur, croisant mes bras sur la table. « Mais… D’après mes recherches et mes connaissances, la première caméra qui est apparue est la caméra obscura, Cardan Jérôme a été le premier à ajouter une sorte de lentille à la place du trou et un miroir qui a servi à redresser l’image sur une plaque de verre et Barbaro Daniel a par la suite ajouté un diaphragme à l’appareil. Tu ne comptes pas en parler ou on en parlera qu’en bref ?» Eh oui chers amis, je connais tellement de choses. De toute façon, tout le monde connait ceci alors je n’allais pas me prendre pour l’Einstein du siècle. Elle avait déjà écrit quelques lignes ce qui était déjà bien pour un début, je ne voulais pas m’embrouiller avec elle et surtout pas ici, alors j’essayais d’être la plus tendre et douce possible. Tâche légèrement difficile.

Dans la vie, il y a des personnes avec qui, même si l’on fait des efforts, on ne s’entendra jamais. Violet Hodson faisait partie de cette catégorie pour la Brunette. Peut-être était-elle gentille, peut-être avait-elle un bon fond, mais la jeune femme ne voulait même pas essayer de les découvrir. Ridicule? Certes, oui. Cependant, elle ne pouvait faire autrement. C’était comme ça. Elle ne pouvait pas faire semblant. On pouvait dire bien des choses sur elle, mais Talhia n’était pas une hypocrite. Une entêtée, oui. Hypocrite, non. Elle ne pourrait pas faire comme si ce travail l’enchantait. Elle ne pouvait pas sourire et rire avec sa collègue. Elle serait neutre et polie. Elle accomplirait le travail demandé et c’est tout. Elle ne chercherait pas à tisser des liens quelconques ou toute autre chose. Quelque chose chez la blondinette ne lui revenait pas. Elle avait cette impression que l’autre photographe se croyait tout permis. Que par sa beauté, elle considérait qu’elle pouvait tout avoir. Ce genre d’attitude énervait la Brunette. C’est vrai qu’elle ne la connaissait pas, mais ce qu’elle voyait d’elle était cette impression. Est-ce que cette situation pourrait changer? Tal’ l’ignorait complètement. Elle-même ne changerait pas d’attitude, alors pour ce qui est du reste… Elle avait de grands doutes.