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 We used to say that we were sisters ft. May

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Marzia B. Jonagold
membretrefle
Marzia B. Jonagold
MessageSujet: We used to say that we were sisters ft. May   We used to say that we were sisters ft. May Icon_minitimeMar 4 Mar - 16:19



we used to say that we were sisters.

Ce que j'avais redouté durant toutes ces années a fini par arriver. Le retour de ma mère. Je sortais à peine de l'université lorsqu'ils m'ont téléphoné. Aucune panique dans leur voix, comme si le fait qu'une de leur patiente est sur le point de mourir ne leur fait ni chaud ni froid. Ils m'ont appelée pour me signaler qu'elle est en ce moment-même à l'hôpital et qu'en tant que sa fille, je dois me rendre là-bas afin de signer plusieurs papiers. Ca m'a royalement fait chier. Je n'ai pas envie d'y aller, j'ai tiré un trait sur ma mère depuis déjà bien longtemps. Le pire serait que je croise mon père. Rien que d'y penser, j'en avais des frissons. Sans me dépêcher, je marche sur le parking de l'hôpital après avoir trouvé une place où garer ma voiture et entre dans le bâtiment. Malgré le fait que je suis en colère contre elle, j'ai la trouille. Je ne sais pas à quoi elle ressemble, ni même si elle est toujours folle. Je ne sais plus rien sur ma propre mère. J'arrive à l'accueil et m'accoude sur le bureau derrière lequel se trouve une charmante petite infirmière qui me salue en souriant. « Je suis Marzia Jonagold, la fille de Meredith Summers. On m'a appelée pour des papiers. » La femme hoche pensivement la tête et tape sur le clavier de son ordinateur avant de relever les yeux vers moi. « Le Docteur Thompson vous attend dans la chambre de votre mère au 214, deuxième étage couloir de droite. » Je la remercie d'un sourire poli et m'éloigne d'elle en soupirant. Je ne veux pas y aller, vraiment pas. Je prends les escaliers, monte au deuxième étage et marche le long du couloir de droite en regardant les numéros défiler. 200, 202, 204,... Plus j'avance, plus je sens mon coeur se serrer. Je suis presque certaine que ma mère ne me reconnaîtra pas. Lorsqu'enfin la porte portant le numéro 214 s'élève devant moi, je m'arrête et prend une grande inspiration. Je réfléchis quelques minutes à ce que je pourrai bien dire une fois rentrée. Salut, je suis ta fille, tu te souviens de moi ? Pathétique, mais on fera avec. Je ne prends pas la peine de toquer et pousse la lourde porte qui s'ouvre dans un grincement. Le docteur n'est pas encore là, par contre une jeune femme se tient dans la pièce à coté du lit de ma mère. Celle-ci est endormie, des cernes entourent ses yeux et elle a le visage triste d'une femme qui a été enfermée pendant de nombreuses années. Je regarde l'autre personne qui se tient en face de moi, curieuse de savoir qui elle peut bien être. « Cela m'étonne de voir que ma mère a encore de la compagnie, » je dis sans bouger de ma place.

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May J. O'Hara
membrepique
May J. O'Hara
MessageSujet: Re: We used to say that we were sisters ft. May   We used to say that we were sisters ft. May Icon_minitimeSam 8 Mar - 16:24



Marzia & May

WE USED TO SAY THAT WE WERE SISTERS

J'avais eu ce fameux coup de téléphone. Celui qui annonce qu’un membre proche de notre entourage est mourant. Je ne comprenais rien. La personne de l’autre côté de la ligne me parlait de ma maman. Il me parlait de son état comme si c’était de routine. C’était d’un ton détaché et lointain. Pauvre con… Quoi que je serais pareil. Le sort des autres ne m’importait que trop peu. Je ne comprenais pas, ma mère m’avait justement appelé la veille. Elle semblait bien, elle était comme tous les jours. Elle me parlait de sa voix douce et inquiète de mon existence. Et aujourd’hui, elle était mourante? Insensé. « Et je suis obligé de venir? » Ma question avait dérouté mon interlocuteur. Bien sûr que je devais être là. Cependant, je n’en avais aucune envie. Je n’étais pas proche de mes parents, à leur grand malheur. Je ne pouvais même pas dire ce qu’ils aimaient ou non dans la vie. Ils avaient fait le mauvais choix en m’adoptant. L’homme me dit que je devais signer plusieurs papiers. Pourquoi mon père ne le faisait pas? C’était à ne rien comprendre. Je soupirai et ferma mon portable. Je quittai mon emploi et me dirigeai vers l’hôpital. En moins de deux j’étais devant cet immeuble qui connaissait la vie et la mort. Je soupirai, cela me rappelait toutes mes années enfermée entre ces quatre murs pour suivre mes traitements et rencontrer mes spécialistes. Je connaissais l’immeuble sur le bout de mes doigts. C’était une deuxième maison, une maison lugubre et sinistre. Je pénétrai à l’intérieur, marchant entre les gens, certains en chaise roulante, d’autres en civières. Ils étaient tous reliées à des fils et des solutés. Les malades me dégoûtaient. Je ne veux pas vieillir, pas pour finir dans cet état déplorable. Je m’approchai de la réception et m’adressai à la dame en habit blanc. « Je suis May O’Hara, on m’a appelé ce matin. » Ton neutre, sec. J’étais déjà énervée. La femme pianota sur le clavier et sortit des documents et dossier. « Donc vous venez pour Madame Meredith Summers? » Mon visage pouvait laisser voir ma surprise. « Impossible. Je suis venue pour voir ma mère, Helena O’Hara. J’en ai rien à foutre de cette Meredith » Mais quelle perte de temps. Ils se trompent dans les patientes en plus. L’air de la femme se change, elle perd de son air bonne mère attentionnée et devient perplexe, inquiète. Elle lit rapidement le dossier qu’elle avait dans les mains. Elle comprend, mais pas moi. Je veux qu’on m’explique. « Il s’agit de votre mère biologique. » Je m’étouffe. Putain, c’est quoi cette blague? Je ne dis rien, je me contentai de la suivre jusqu’à la chambre de cette bonne femme qui m’avait mise au monde, celle qui avait été plus intelligente et m’avait abandonné. J’entre dans la pièce. Ça sent la mort. L’infirmière me laisse toute seule. Je m’approche du lit. Elle n’est pas en bon état. Je m’en fous. Pourquoi le destin avait décidé de la faire entrer dans ma vie? Je ne me souciais même pas des personnes qui m’avaient élevé, alors elle… Je regardais les machines à côtés de moi, je voulais les éteindre, juste pour en finir au plus vite. Qu’elle disparaisse de ma vie, aussi vite qu’elle y était entrée. Elle allait mourir de toute façon. Mes voix m’encourageaient. Puis, entra une blonde dans la pièce, me coupant dans mes plans. « Cela m'étonne de voir que ma mère a encore de la compagnie, » Une demi-sœur. Cela allait de mieux en mieux. « Non aucunement. Je ne la connais pas. »
(c) Bloody Storm

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We used to say that we were sisters ft. May

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