1992 - Brisbane
“John ? John ! C'est une fille ou un garçon ?“ demanda la jeune femme, se relevant haletante après l'effort surhumain qu'elle venait de vivre pour la seconde fois de sa vie. Elle se tenait à moitié assise, son corps transpirant recouvert d'un tissu bleu relativement moche. Elle était sur ses gardes, impatience de connaitre le sexe de l'enfant qu'elle venait de mettre au monde. Les médecins s'affairaient autour d'elle, vérifiant les signes vitaux et la bonne santé de l'enfant qui hurlait dans la pièce d'à coté. Personne ne lui répondit, et tandis que son impatience se faisait de plus en plus grande, elle tentait de se grandir afin d'apercevoir son bébé dans la pièce d'à coté. Et puis ce fût l'instant. L'instant de grâce qu'elle avait attendu pendant 9 mois, l'instant de beauté qui avait le pouvoir d'arrêter le temps. Une infirmière lui déposé délicatement le petit être au creux du bras - “C'est un garçon. Félicitation madame“. Elle bascula lentement en arrière et berça doucement son fils, caressant sa joue, son nez, ses mains minuscules. Le portrait parfais de sa petite famille se construisait lentement. Elle qui avait eu tant de mal à enfanter une seconde fois, venait de donner la vie a une adorable petite tête blonde.
“On va l'appeler Peter, comme ton père John… D'accord ?“ Le père de l'enfant serra les lèvres et acquiesça, visiblement ému des propos tenus par sa femme. Mrs Kennedy avait vu en cette grossesse la réincarnation du père de son mari. Elle avait mit 7 ans à retomber enceinte, et en fervente chrétienne, elle relia sa grossesse à la mort de son beau-père. Pour elle, ce cadeau divin était la preuve que le père de son mari vivait encore parmi eux.


1997 - Brisbane

“Samuel pitié occupe ton petit-frère tu vois bien que j'ai les mains pleines là, je ne peux rien faire !“. La voix de velours de Mrs Kennedy passa tant bien que mal au dessus des cris du petit Peter, qui, du haut de ses 5 ans imaginait le monde comme un terrain de jeu géant. Il courrait dans tous les sens, sautant à pieds joins sur le canapé beige du grand salon, passant sous les tables, et hurlant approximativement les paroles des chansons que la radio diffusait. Son jeu préféré constituait tous de même à voler les tee-shirt de son père et s'en faire des capes de super-héros. Sa vie de gamin n'était qu'un film qui commençait dès son levé et dont la page publicitaire ne durait que le temps de son sommeil. L'imagination du gamin influait jusque son langage. Sa mère, enceinte pour la troisième fois était pour lui “aussi grosse qu'une planète, et aussi brillante que les étoiles“. Sa vie de gosse était parfaite. Il s'entendait à merveille avec son grand-frère et avait hâte de le devenir à son tour. Pour lui, tout était source de bonheur. De la purée que sa mère lui servait au dîner, aux matchs de baseball que son père l'emmenait voir, jusqu'aux tours de bicyclette qu'il faisait avec son frère. C'est dingue comme à 5 ans la vie vous parait chouette. Sa bulle de gosse était tellement étanche, qu'il ne se rendit même pas compte que son père était partit. Pas mort, non non, partit. A quelque mois de la naissance de sa petite soeur, Mr Kennedy avait décidé de quitter sa femme et partir vivre quelque part en Europe avec une mannequin de dix ans sa cadette. Mais Peter ne comprends pas encore. Il comprendra plus tard.


2007 - Sidney

Onze ans étaient passés depuis que Mr Kennedy avait refait sa vie avec l'allumette. Ella fêtait ses dix ans, Samuel passait le cap des vingt-deux, et Peter était à l'aube de ses quinze ans. Des trois, c'était lui le plus intelligent; mais aussi le plus flemmards. Ses professeurs le pointait du doigt à chaque rencontres avec sa mère. Tous partait du principe que le jeune garçon n'était qu'un voyous qui passait plus de temps à surfer et grimper avec son frère qu'à s'intéresser à son avenir. La vérité, c'est que Peter était resté ce gamin rêveur et qu'il se sentait mieux au grand air, repoussant ses limites physiques, que dans une salle de classe à écouter parler quelqu'un, qui pour lui, ne lui apprendrait rien de la vie. Pourtant, son frère avait trouvé la carotte pour le faire travailler : s'il travaillait correctement avant les vacances, et ramenait un bon bulletin, il pourrait partir avec lui dans le Colorado pour grimper les falaises. Le Colorado… Pour Peter le gamin en lui, c'était un terrain de jeu mille fois plus grand que tous ce qu'il avait pu connaitre. Alors il avait tenu sa promesse et ramené un bulletin correct.


2008 - Canberra

Recroquevillé sur un siège en plastique peu confortable, Peter scrutait la pendule. Tic, Tac, Tic, Tac. Le silence était rompu par la respiration mécanique de son frère, et le bruit des pas à l'extérieur de la chambre. Il détourna ses yeux qui furent automatiquement attirés par l'étrange accordéon qui se soulevait au rythme de la respiration de Samuel. Les murs étaient bleu clairs, comme le ciel d'été. Mais la couleur, au lieu de l'apaiser, l'angoissait. Ella était assise de l'autre coté du lit, dessinant des soleils et des gens heureux. Une femme, une petite fille et deux garçons. Certainement eux. Elle était insouciante, elle avait de la chance. Peter avait cette sensation étrange de l'avoir perdu dans le Colorado son insouciante. Parce qu'il avait été confronté à une situation qu'il ne souhaitait à personne. Un choix de vie ou de mort, où il n'avait pas vraiment eu le choix. Les mots de son frère résonnaient encore à ses oreilles, comme une prière. “Peter, c'est moi, ou c'est nous deux. Alors tu vas t'accrocher aussi fort que tu peux à cette putain de paroi, et je vais couper la corde. T'avises pas de lâcher, sinon je te tue. Est-ce que tu m'as bien compris ?“ Et il l'avait vu tomber. Comme une poupée, il s'était laissé tombé sur plusieurs centaines de mètres, parce que Peter, n'avait pas écouté les recommandations de son frère, et il avait voulu jouer aux super-héros. Comme lorsqu'il avait cinq ans. Et il avait bêtement glissé. Leur corde s'était enroulée et ils s'étaient retrouvés pendu comme deux mannequins, la mort leur pendant au nez. La seule solution était de couper la corde, et de laisser un des deux grimpeurs se sacrifier pour sauver l'autre. Samuel, grimpeur avisé l'avait comprit rapidement. Peter lui, avait mit plus de temps à se rencontre compte de la situation. Et il avait laissé son frère tomber, pour avoir la vie sauve. Maintenant, il était là, assit sur le siège bleu comme les murs, observant son frère à demi-mort, vivant à travers tout un tas de machines aux bruits mécaniques. Et sa mère, assise elle aussi, droite comme un pic, aussi gracieuse qu'une impératrice, attends le sort de son ainé.
La porte s'ouvrit, brisant le calme rythmé par les machines. Un homme très grand pénétra dans la pièce. Il était si grand, et sa blouse blanche étincelait dans la pièce sombre, contrairement à son visage dont l'expression marqué signifiait une mauvaise nouvelle. “Mrs Kennedy, peut être serait-il mieux que je vous parle seul à seule ?“ Peter tourna vivement la tête vers sa mère qui lui fit signe d'emmener sa soeur en dehors de la chambre. Ce qu'il fit. Mais une fois sortit, il colla son oreille à la porte et les mots qu'il entendu lui brisa le coeur. “Mrs Kennedy, d'après nos récents examens, l'état de Samuel n'ira pas en s'arrangeant. Vous pouvez le laisser branché, mais sachez qu'il est dans un état végétatif, on le considère comme mort clinique. Il n'y a plus, ou très peu d'espoir. Mais sachez que vous avez la possibilité d'abréger ses souffrances en faisant le choix de le débrancher, et de le laisser partir sereinement.“

Quelque mois après la mort de Samuel, sa mère retomba enceinte. Comme Peter l'avait été pour son grand-père, Olivia était pour sa mère, la réincarnation de son grand-frère.

2010 - Brisbane

En deux ans, Peter avait eu le temps de grandir, et de découvrir quelque chose qui allait changer sa vie : le Théâtre. De retour au lycée, où la rumeur avait fait de lui un meurtrier, le jeune homme s'était rapidement renfermé et seul son professeur de lettre avait su trouver les bons mots - et les bons livres - pour l'aider à guérir de ses blessures. Shakespeare, Beckett, Brescht, Artaud, Molière… Tant d'auteurs qui avaient su lui ouvrir les yeux sur le monde, et lui prouver que sa culpabilité était un poids bien plus lourd que le deuil. Au fil des pages, il sentait qu'il avait trouvé sa voix et que la scène semblait être le remède miracle qu'il avait cherché toute sa vie. Et petit à petit, la rumeur s'était estompé et Peter avait pu retrouver sa vie d'ado.
Il connut ses premiers émois sur une immense plage une soirée d'Août. Un feu de camp avait été organisé par l'un de ses amis et il avait décidé d'y assister. C'est alors qu'il était assit sur une rembarre, fixant l'horizon en sirotant une bière que le fil de ses pensées fut rompu par une voix féminine. Il releva la tête et se retrouva face à la plus belle chose qu'il n'avait jamais vu. Deux yeux d'un aussi bleu pur que l'océan, un visage rond et lisse comme celui d'une poupée de porcelaine, et une crinière blonde démesurée, aux boucles sauvage. Elle avait des lèvres fines et rosées et un sourire qui aurait pu illuminé l'Univers si le soleil s'éteignait. “C'est toi Le Duc ?“ demanda-t-elle dans un éclat de rire, en se retournant pour établir un contact visuel avec ses amies, scrutant la scène un peu plus loin. Cette phrase innocente déclencha dans le ventre de Peter une vague de tract qu'il n'avait jamais connu. Un coup de foudre. Voilà ce qui venait de se passer. Le genre de coup de foudre qui vous nique tous vos plans d'avenir, vos projets de carrière et votre capacité à penser par vous même. Elle était là, lumineuse comme une nébuleuse, attendant une réponse de la part du jeune homme qui était pendu à ses lèvres. Il finit par hocher la tête, et la jeune fille satisfaite prit place tout naturellement à coté de lui. “Pourquoi le Duc ?“ demanda-t-elle avec un adorable accent irlandais. Il se redressa, s'adossa contre la poutre et avec un sourire charmeur lui répondit en forçant quelque peu son accent “À cause de mes origines britanniques. Mes parents sont anglais, et à force d'entendre tous le monde parler comme ça, j'ai pris l'accent. Mes potes ont trouvés ça très royal, et m'ont surnommé Le Duc“. La jeune fille rit, et prit une gorgée dans son verre coloré. Elle lui tendit la main “Je m'appelle Ophelia“ - “Comme dans Hamlet… C'est ma pièce préférée. Moi c'est Peter“ -“Je sais“ prononça-t-elle simplement avec un sourire malicieux.

2012 - Sligo

Il l'aurait suivit n'importe où son Ophélia. Pendant deux ans, il s'était aimés comme personne. Leur histoire avait fait de l'ombre aux couples mythiques qui peuplait l'imaginaire de Peter… Ils étaient partit tous les deux, mains dans la main, au volant d'un van pour aller surfer sur les cotes australienne. Ils avaient une pause dans leur vie pour vivre au jour le jour, comme des hippies. S'aimer à en crever. Se sentir revivre tout simplement. Un soir, il s'était agenouillé et l'avait regarder droit dans les yeux pour lui demander de l'épouser. Elle s'était jetée à son coup, et elle avait dit oui. Ils avaient 20 ans, mais pour eux, c'était la chose la plus évidente à faire. Et elle avait décidée de changer de vie. Retourner sur sa terre natale en Irlande, renouer avec ses origines à Sligo. Il l'avait suivit par amour, décidant même de retourner à la Fac pour étudier cette cette matière qui le fascinait depuis tous ce temps. Lui qui s'était vu sur le devant d'un scène, avait repoussé son rêve et s'était retrouvé sur les bancs de l'université, par amour.
Mais Ophélia la changeante en décida autrement. Il faut croire que l'amour de Peter ne lui suffisant plus, elle décida de s'octroyer les faveurs d'autre garçons. Mais Peter, trop grand rêveur ne s'en était pas rendu compte, jusqu'à ce qu'il se retrouve nez à nez avec sa fiancé, et un autre homme, nu comme un ver dans leur lit. Blessé, le jeune homme ne lui laissa pas trente-six mille solution, et la jeune fille reprit sa route, laissant Peter seul dans son chagrin.

2014 - Sligo

Le temps passa, Peter construit sa vie sans Ophélia dans la petite ville irlandaise, travaillant chez un disquaire tout en continuant ses études de théâtre. Le souvenir d'Ophélia encore trop présent, les filles s'enchainaient dans son lit sans jamais rester, lui octroyant la jolie réputation de coureur de jupons. Mais rien ne le dérangeait foncièrement, Peter étant, et voulant rester, un mec sans embrouille. Les “têtes“ ne lui font pas peur.

PRENOM / PSEUDO ♦ Flora, ou Floraton_ de son pseudo  AGE ♦ 19 ans, le meilleur âge du monde, je sais pas pourquoi mais osef CONNEXION ♦ Je passerais le plus souvent possible, ça peut être 4/7 comme 8/7, tout dépend de mon emploi du temps !. DOUBLE COMPTE ? ♦ Non, premier compte !. PERSONNAGE INVENTE OU SCENARIO ♦ Inventé !  COMMENT ES-TU ARRIVE(E) ICI ? ♦ C'est ma cousine Nana (qui joue Nat me semble-t-il) qui m'a indiqué cet endroit sympathique. COMMENT TROUVES TU LE FORUM ? ♦ écrire ici. UN DERNIER PETIT MOT ♦ Plutôt cool !