Violet K. Hodson
When I Was a Little Angel. ► L’été, il fait chaud, le soleil gouverne le ciel bleu azur d’Australie. Les gens profitent de ce beau temps, des plages, des boutiques. Une jeune belle femme était en larme, elle souffrait, elle a supporté cette douleur pendant presque 5 mois, son ventre n’arrêtait pas de grossir, elle se détestait, elle se trouvait grosse, elle a pensé à avorter, mais sa mère, sa sœur, son père, sa famille, ses amies… Son l’entourage lui a interdit de faire cela, elle allait le regretter. Elle en avait marre d’être seule, de dormir dans un lit deux places seule, d’attendre que son homme revienne un jour. Le 10 juillet 1993, elle n’en pouvait plus, elle souffrait, elle ne pouvait plus respirer, elle avait mal partout, elle était en sueur, mais, elle tenait la main de son homme, son amour, le père de cet enfant qui allait montrer le bout de son nez ce beau jour d’été. Il avait pris soin d’elle, il l’avait emmené à l’hôpital, la rassurant, supportant ses cris et ses pleurs. Il l’aimait et avait horreur de la voir dans cet état. Arrivés, ils font entrer la jeune femme dans la salle d’accouchement. Le jeune homme s’écroule, il avait peur de perdre son amour, peur de perdre son bébé.
« Ouiiiin ! Ouiiin… » Le jeune homme s’était levé brusquement, c’était les premiers cris de son enfant. Cet enfant c’est moi. J’avais enfin ouvert les yeux dans ce nouveau monde qui me paraissait magnifique, surprenant, il y avait de la lumière, des couleurs, des personnes souriantes autour de moi, une femme magnifique qui me portait dans ses bras. Ca changeait du ventre de ma maman. Mon père était entré, il me regardait émerveillé, pourtant je n’avais rien d’extraordinaire, mais il avait l’air fasciné. Il avait déposé un baiser sur le front de ma mère avant de lui demander s’il pouvait me prendre dans ses bras, il avait peur que je glisse entre ses gros bras musclé, il avait peur de me faire mal inconsciemment. Il était en train de sourire, me regardant d’un regard pétillant. Il me berçait, je ne comprenais pas ce qu’il me disait mais j’avais senti ses lèvres se poser sur ma petite main toute minuscule.
« Violet, elle s’appellerait Violet. » Avait prononcé ma mère, le teint rouge, en sueur, quelque peu essoufflée.
[color=#339999] « Violet Kai Hodson, ma fille. Notre fille. »[ /color]
Il s’approchait de ma mère, me portant dans ses bras, il me déposait dans ceux de ma mère avant de s’asseoir et lui caresser les cheveux. J’avais de la chance de vivre dans une telle famille.
Together, We make a family. ► Assis sur un banc, dans les bras de mon père, on attendait maman, je regardais un chiot, émerveillée, je n’arrêtais pas de bouger pour aller le rejoindre et le caresser.
« Papa ! Regarde ! Je le veux ! » J’étais petite, je prenais soin de détacher les syllabes pour qu’il me comprenne, je le tirais par l’épaule.
[color=#339999] « D’accord ma chérie, calme-toi… Voilà Maman ! »[ /color]
Il se lève du banc et passe près du chiot, il était mignon à sautiller dans tous les sens , essayant d’attraper sa queue. Mes parents s’embrassent, ma mère me prend dans ses bras. Mon père lui avait expliqué que je voulais ce chiot, elle s’était mise à le regarder et avait passé sa main dans mes cheveux pour enlever les mèches qui me cachait plus ou moins la vue.
On rentre chez nous, une grande maison dans un quartier aisé et très calme. On allait quitter l’Australie, ma mère a toujours rêvé de finir sa vie en Irlande, mon père lui avait promis qu’on irait s’installer là-bas, mais moi, je ne voulais pas partir d’ici, je ne voulais pas quitter mon pays, je le trouvais parfait, je ne voulais pas un autre chez moi, je ne voulais pas voyager. Je m’étais accrochée au canapé, ma mère essayait de me rassurer, elle essayait de m’expliquer qu’en Irlande c’est beaucoup plus calme, et que j’allais mener la vie idéale. Mais je ne voulais rien entendre, je ne faisais que crier et pleurer. Mon père était arrivé à me calmer, j’avais enfin lâché ce pauvre canapé, j’avais sauté sur mon doudou pour le prendre dans bras. Ma mère fit descendre les valises. Tout est prêt, je les regarde faire, les yeux et les joues rouges, assise sur le canapé, doudou dans mes bras. Ma mère me prend dans ses bras et m’emmène dans la voiture, elle m’attache à mon siège enfant et efface mes joues trempées de larmes. Elle allait conduire, mon père était fatigué. On arrive à l’aéroport, on me fait descendre, ma mère me porte, mon père s’occupe des bagages. On se met à attendre l’avion, je regarde les gens courir de partout, d’autres patientent désespérément.
« Et maman… Là-bas, il y a des chiots ? »Elle me sourit et arrange mes cheveux.
« Bien sûr ma chérie, il y a tout là-bas. » Je souris enfin, je regarde mon père qui avait l’air préoccupé, son sourire était faux, très faux même. Je ne comprenais pas ce qu’il avait, il était peut-être fatigué. Ma mère se lève brusquement pour aller rejoindre l’avion, mon père la suit.
Je m’étais endormie en plein vol, ma maman m’avait réveillé quand on s’apprêtait à atterrir. Je me réveille paniquée, déboussolée, je regarde par la petite fenêtre, je n’arrive pas à voir la moindre chose. L’avion se pose, ma mère détache ma ceinture, et me porte, on descend. Les alentours n’avaient rien d’extraordinaire, mais j’avais promis à mes parents de ne pas faire de crise, alors j’avais gardé mon calme.
Avant mon apparition, mes parents sont déjà venus ici pour acheter leur maison, alors on s’était directement dirigés là-bas, là où j’allais finir le restant de ma vie. On s’installe. La maison était assez jolie, les alentours n’étaient pas aussi horribles que je les imaginais. Les chambres étaient déjà prêtes, la maison était déjà meublée, ma mère avait pris soin de me faire visiter chaque pièces. Je n’avais pas ouvert la bouche, je trouvais mon père bizarre, trop bizarre pour que je puisse faire le moindre commentaire. Je pris mes feuilles blanches et mon crayon, et m’assis sur le canapé, me mettant à dessiner, n’importe quoi, n’importe comment, il fallait que je dessine. Mon père avait pris un sac à dos et était sorti sans dire le moindre mot à maman, je le regarde partir, je ne comprends rien, ma mère sort de la cuisine et ne le trouve pas assis près de moi.
« Maman, papa est sorti. »Elle me sourit, elle n’avait pas l’air de s’inquiéter pour lui. Elle s’assoit près de moi et regarde d’un air intéressé mes dessins. Elle était fière de moi. Ils étaient fiers de moi.
Dad, I miss you... ► Depuis ce jour, mon père n’était plus revenu à la maison, j’ai maintenant 17 ans, je suis dans le meilleur lycée, ma mère a perdu confiance aux hommes, je lui avais souvent demandé où était mon père, elle m’avait répondu : Ton père est parti, pour de bon cette fois-ci. Je ne savais pas pourquoi avait-il fait ça, pourquoi avait-il tourné aussi vite sa veste, comment a-t-il pu partir et me laisser, nous laisser. Tellement de questions qui traînaient dans ma tête. Je n’avais autre que ma mère, ma seule famille. Je sortais avec Cillian, il est partit aussi, tel un lâche, comme mon père, il m’a laissé tomber. Je n’allais pas commettre la même erreur que ma mère, je n’allais pas me mettre à déprimer du jour au lendemain à cause d’un garçon qui part sans donner de nouvelles. Je n’allais pas perdre confiance à tous les mecs du coin, j’avais ma mère à qui raconter mes problèmes, une épaule sur qui pleurer. Une nuit étoilé, une belle nuit de pleine lune, ma mère avait préparé des lasagnes, on allait manger ensemble, elle n’avait pas de réunions, moi pas de fêtes. J’avais hâte de goûter au plat qui sentait drôlement bon. J’avais mon chien sur les genoux, parce que oui, après le départ de mon père de quelques mois, c’était mon anniversaire et ma mère avait décidé de me faire un cadeau. Une petite boule de poil blanche. J’entendis quelqu’un sonner à la porte, qui ça peut bien être ? Je m’étais levé pour voir qui était-ce. J’ouvre la porte et tout à coup… Je n’arrive plus à parler, je regarde cette personne, les larmes commencent à monter.
[color=#cc3366] « C’est qui ma chérie ? »[ /color]
Je recule, laissant cette personne entrer… C’était mon père, il refermait la porte derrière lui, posait une grande valise par terre et c’est là où je me suis jetée dans ses bras en pleurant. Je le serrais tellement fort contre moi que je n’arrivais plus à entendre ce que ma mère disait.
« Papa ! Tu m’as manqué ! Pourquoi tu… » J’avais réussi à le lâcher quand je vis ma mère sortir de la cuisine, elle reste sans voix face à la silhouette de mon père qui n’avait point changé. Il s’approche d’elle et la prend dans ses bras, elle ne pouvait bouger, toujours sous le choc, elle reste pantoise avant de le prendre dans ses bras. Il emprisonna son visage entre ses mains pour l’embrasser, j’avais baissé le regard pendant ce moment-ci pour leur laissé un peu d’intimité. Je l’entendais s’excuser. Quand je relevais mon regard, je le vis ouvrir ses bras pour que je les rejoigne, je m’empressais de m’y jeter. Il me déposait un baiser dans la chevelure. Après un bon moment de retrouvailles, ma mère finit par le gifler. Wow ! Ça fait mal ça. Elle se met à lui crier dessus, je m’écrase sur le canapé, attendant ses explications. Il lui avait demandé qu’elle s’asseye, elle s’assoit. Il prit une grande inspiration avant de nous expliquer d’une manière indirecte qu’il faisait partit de la mafia et qu’il fallait qu’il s’éloigne de nous au plus vite puisqu’on l’avait menacé d’éliminer toute sa famille et donc ma mère et moi. Je suis restée sous le choc, fixant le vide. Mon père, l’homme que je croyais parfait, fait partie de la mafia… Ma mère avait le vertige. Je cours à ma chambre, je ne veux plus le voir, plus jamais. C’est horrible d’avoir peur de son père, c’est une sensation horrible. J’avais passé une nuit blanche en pleurant et en envoyant des texto par ci et par là pour essayer d’oublier ça, mais rien, je n’avais pu fermer l’œil de la nuit.
Avec le temps, je suis arrivée à m’habituer à ce que mon père faisait et fait toujours partie de la mafia, ma mère ne lui fait pas beaucoup confiance et a horreur de me voir seule avec lui.
Après un an, en Mai, à la tombée de la nuit, j’étais seule à la maison avec mon père, ma mère était sortie pour assister à une petite fête organisée par ses collègues. J’entendis des bruits anormales dehors mais n’y prête pas vraiment attention, j’avais trop la flemme de bouger. Je sursaute à un moment quand on défonce la porte, j’ouvre brusquement la porte de ma chambre pour voir ce qui se passe, c’était la police, ils avaient mis les menottes à mon père et l’ont entrainé dehors, je sors en courant pour les rattraper. Il y avait tellement de flics, je ne comprenais pas grand-chose, je ne voyais que mon père qui se faisait trainer jusqu’à leur bagnole. Une policière m’avait rattrapé, je me débattais tant bien que mal pour qu’elle me lâche, mais sans succès.
« PUTAIN ! LACHEZ-LE ! IL A RIEN FAIT ! » Criais-je. J’avais entendu la policière me dire que mon père avait tué toute une famille pour son propre plaisir. Elle rigole j’espère ? Mon père ne ferait pas ça. Mon père n’est pas un psychopathe. Il a rien fait, c’est mon père…
« LACHEZ-MOI ! PUTAIN LACHE-MOI ! Elle m’avait lâché puisque je n’arrêtais pas de crier, ou plutôt de râler. Elle était restée avec moi jusqu’à ce que ma mère soit venue et je n’avais arrêtée de la fusiller du regard. Bizarrement, je n’avais versé aucune larme. J’essayais de me persuader qu’il a rien fait alors que je suis sûr qu’il le ferait. C’est juste affreux. Ma mère arrive, la dame lui explique tout ce qui s’est passé, je ne disais rien, ma mère s’était précipité vers moi pour me prendre dans ses bras.
« Mon amour ? Tout va bien ? » Je secoue positivement la tête, après tout, tout va bien, mon père est un connard, je vivais avec un gros psychopathe passionné par la souffrance, ma mère est tellement bête qu’elle est tombée amoureuse de ce psychopathe et elle a perdu un an de sa vie à déprimer pour son départ et par-dessus tout, on lui avais refait confiance et on a accepté de revivre à ses côtés, tout va bien, maintenant mon père alias mon géniteur est condamné à mort pour meurtre et je vais finir ma vie à me dire que cet homme-là avait pu me torturer et me tuer pour son propre plaisir à n’importe quel moment, n’importe où. Ma mère ne voulait plus entendre parler de lui, on nous a interrogé le lendemain en son sujet et plus rien. Ma mère a divorcé et depuis, on l’a plus revu.
I’m not a princess, I don’t need saving. I’m a queen, I got this shit handled.► Aujourd’hui, je mène la vie parfaite, j’ai tout ce que je veux, je fais tout ce que je veux, ma mère est juste parfaite, elle n’est pas comme toutes ces mères dépressives, elle est drôle, pleine de vie, étonnant puisque mon père est actuellement en prison. Il ne fait plus partie de notre vie. J’ai cette passion de dessiner, de photographier… J’adore l’art et c’est ce que j’étudie. Plus de maths, plus d’histoire-géo. C’est la vie en rose. J’ai voyagé un peu partout, Londres, Australie, Paris, New York. Ma mère m’a acheté une voiture pour mes 18 ans, le meilleur anniversaire que je n’ai jamais eu. Je l’ai passé en Australie avec ma grand-mère et mon grand-père. Bref, aujourd’hui, je vis LA vie dont tout le monde en rêve. Est-ce l’absence de mon père ? Je n’en sais trop rien. Ma mère regrette d’avoir partagé sa vie avec lui, je regrette aussi d’avoir un père de la sorte, un psychopathe fasciné par la souffrance, un homme qui couche de droite à gauche pour torturer les femmes et les tuer par la suite, juste parce que ma grand-mère paternel a laissé tomber mon père dès la naissance. Je ne sais même pas pourquoi je l’appelle toujours « mon père » où « papa » quand je parle de lui, même si c’est très rare que j’en parle, voir jamais. Enfin bref, je croyais avoir un père mais je n’en ai jamais eu.