Journée de merde, je suis revenue crevée chez moi, je me suis écrasée sur le canapé et me suis endormie. Combien d'heures ? Aucune idée et je n'ai pas envie de le savoir. La seule chose à quoi je pensais en l'heure présente était de trouver quelque chose à me mettre sous la dent, cette sensation de faim après une journée de cours fatiguante est horrible. J'ouvre le réfrégirateur, Ah oui... J'avais complètement oubliée que je ne savais pas cuisiner, mais vraiment pas du tout. Je pris une boite surgelée de lasagnes et la met au four. J'attends, assise sur un tabouret, regardant de loin la tv, le journal de 20h... Déjà ?! J'ai tellement de chose à faire... Je sors mon plats du four et le dévore en deux-deux. Ça, c'est fait. Je me lève d'un bond de mon confortable petit tabouret et monte à ma chambre, il fallait que je finisse un tableau pour le lendemain, ça ne devrait pas me bouffer tout mon temps libre ça, je comptais aller quelque part pour me changer les idées. Je corrige quelques détails que j'avais remarqué, mon portable vibrait... Je n'y fait même pas attention, c'était sûrement ma mère. J'étais trop concentrée avec ce tableau pour jeter ne serait-ce qu'un bref coup d'œil à mon portable. Enfin fini, je devais me laver les mains avant de toucher mon magnifique portable. Voilà, qu'est-ce que je disais ? C'était ma mère. Elle s'inquiétait, comme tous les jours. Alala les mères ! Je soupire et lui répond avant qu'elle ne pique une crise de panique, je l'avais assez fait attendre comme ça. Je m'habille, me coiffe et me regarde dans la glace, j'esquisse un petit sourire. Toujours aussi parfaite. Je prend mon téléphone et mes clés et sors de la maison, de ma maison pour être exact parce que j'avais decidé de ne plus vivre avec mon amour de mère. Il fallait que j'apprenne à devenir responsable même si dire que je commence à le devenir ne serait qu'un mensonge. Bref, je monte dans ma voiture et roule longuement dans les rues sombres de la ville, sérieusement, j'ai très envie de faire les valises et de me barrer à l'aéroport, ce trou paumé en Irmande commence à me taper sur les nerfs, il ne se passe jamais rien, c'est presque éteint. Enfin bref, je devais supporter cette ambiance jusqu'à la fin de mes études voir plus. J'arrive devant un bar, enfin mon bar préférée. Je vous rassure, je ne fais pas partie de ces personnes dépressives qui se rendent au bar pour boire et oublier leurs problèmes et leurs peines, loin de là, de toute manière je n'ai aucun problème. Je vis la vie la plus calme et la plus tranquille qui soit. Cet endroit était un des rares lieux où il faisait plus ou moins bon vivre, on pouvait croiser quelqu'un de complètement défoncé qui commence à lâcher des blagues de merde comme on peut croiser le mec tombeur qui couche de droite à gauche et qui vous tape sur le système. Je rentre, il y avait du monde aujourd'hui. Je passe entre les gens, regardant autour de moi. Ils étaient bizarres, la façon dont les uns dansaient était assez drôle, je vais pouvoir rire en silence un peu. Je regarde le bar... Oh cool, il n'y avait pas grand monde, je m'y approche et vis le petit barman tatoué, Judas. Vous ne le connaissez pas ?! Quel dommage. J'esquisse un léger sourire et va m'asseoir. Il était un petit peu occupé à servir les gens alors il ne m'a sûrement pas encore vu. Aucun problème. « Un cocktail de votre choix Monsieur.» Accompagnée d'un magnifique sourire. Je me retourne pour regarder les autres tarés qui étaient debout, leurs pieds tremblants ne les portaient presque pas, j'adorerais assister à une petite cascade où l'un d'eux se ferait casser la gueule... D'accord, je suis méchante. Mais il fallait que je me change les idées, d'un façon ou d'un autre. Parce que là, avec les cours, ma mère et les professeurs qui ne m'aiment pas spécialement parce que je suis innattentionnée en classe, j'en ai marre.