« To where they're not concerned about the way we are 'cause in my mind my dreams are real... Are you concerned about the way I feel ? »

Ils ne se sont jamais inquiétés pour toi comme ils l'ont fait avec les autres. Tu n'es pas vraiment leur fils, simplement le reste d'une relation passé. Tu es le seul enfant qui n'a jamais appelé cette femme "maman". Tu es le seul enfant qui n'a jamais voulu prononcer le mot "famille" en présence de ces gens. Ils n'ont qu'à moitié ton sang, qu'à moitié ta famille. Ils ne sont qu'une moitié de ta vie, pourquoi est-ce que tu les plongerais plus loin ? Tu ne les aimes pas de toute de manière. Tu ne les aimeras sûrement jamais. Tout ce que tu veux, c'est retrouver ta vraie famille, retrouver ta mère. "On ne pouvait pas continuer comme ça tu sais... il fallait qu'elle rentre en France et je ne pouvais pas la suivre.." En plus de ça il avait le courage de te prendre pour un con. Tu as simplement quatorze ans, tu es encore jeune et on te traite déjà comme un adulte. Que voulez-vous. Ton père a vite fait de retrouver une femme, tu le soupçonnes de l'avoir toujours eue. Il a voulu fonder une famille avec elle, et toi c'est comme si tu étais mis de côté. La pièce rapportée. C'est comme cela que tu te considères. Ton père a tendance à te répéter que c'est la crise d'adolescence, que ça va passer. Mais tu n'y crois pas ; l'envie d'assassiner tout ces gens ne passera jamais. Alors tu t'isoles, tu restes dans ton coin, tu t'enfermes dans ta bulle. Tu deviens très vite un adolescent à problème, qui arrête de travailler, qui perturbe, qui est violent. Tu es ce genre de gosse dont une famille a honte. "Votre fils veut faire quoi plus tard ? - Oh il ne sait pas trop..." Ils n'osent pas dire que tu n'as pas d'avenir, que tu proclames être un artiste et que ta seule limite sera les autres. Tu t'écartes un peu plus de ton entourage. Tu arrives à dire que tu ne veux plus d'amis, que tu es bien tout seul. Tout seul. C'est ça, c'est ce que tu as toujours été au fond. Même si on tient à te dire le contraire, même si on veut te faire croire des choses. "Je suis là pour toi Camille.. Tu sais, tu peux tout me dire." S'amuse à cracher ton père par moment, lorsque vous êtes tout les deux, lorsque vous échangez un moment à vous. Un moment à vous. Cette appellation te fait rire. Ce n'est qu'une discussion autour d'un café dans un endroit peuplé parce qu'il a peur que tu te lèves et que tu lui mettes ton poing dans sa face. Tu n'es pas bien gros, trop maigre dirons certaines personnes, presque anorexique pourtant tu lui fais peur. C'est vraiment marrant. C'est qu'au fond, il a réellement quelque chose à se reprocher. A ce moment-là, tu atteints ta majorité, la vraie. Tes dix-huit années de vie, dix-huit ans de bordel, dix-huit que tu aurais préféré passer sous terre. Mais il faut profiter de ce cadeau qu'est la vie, alors tu profites. Tu enchaînes les conneries. Trop de conneries. Tu as goûté déjà à tout ce qu'on peut proposer aux alentours de ton bahut, aux fêtes où tu n'es pas convié mais où finalement tu sais te faire une place. Tu as ruiné ta santé en quelques années. En trois ans. A quinze ans, la première cigarette, puis le premier joint, le premier rail, pourquoi pas la première fois aussi. D'ailleurs tu ne t'en souviens pas de ta première fois. A quinze ans, c'est hallucinant. Mais quelque part, tu ne pouvais pas finir autrement, ce n'était pas possible. Tu avais besoin de cette chose, tu avais besoin de combler un vide. De simplement attirer l'attention ? Sûrement aussi. Puis tu as fait la pire connerie de ta vie, sûrement celle que tu regretteras toujours. Tu es tombé amoureux.

Tu as tendance à dire que l'amour est une belle connerie maintenant, à ne plus y croire. A dix-huit ans, ce n'était pas le même discours. Au contraire. Pour toi c'était tout. Tomber amoureux fut la consécration de ta vie. Mais ce n'était pas l'avis de tout le monde. En fait, c'était même plutôt mal vu ton histoire là... tu n'as jamais eu peur de la réaction de ton père, tu savais qu'il craignait tes colères plus que quiconque. " Ne me dis pas que tu vas partir... juste pour... un mec ? Camille. Tu crois quoi ? Qu'on est plein aux as ? Qu'on va pouvoir te payer tout ça ? Tu veux partir. Très bien. Va-t-en. Mais tu te débrouilles... ça me brise le coeur de devoir te dire ça... tu m'as toujours causé des problèmes de toute manière. Tu aurais dû rester avec ta mère en fait." Tu détestes quand il te parle de ta mère. Surtout comme ça. Mais il ne vaut pas la peine de tes coups. Il n'en a pas besoin. Lui annoncer que yu te débrouilles très bien sans lui a suffit à l'achever. Alors tu es parti. Pour de bon. Tu as fait ta valise. Tu as tout laissé derrière toi et tu es parti. Avec lui. Avec ce que tu pensais être l'amour de ta vie. Tu y croyais vraiment à ses paroles. Tu y croyais vraiment à ses mots d'amour. À tout ce qu'il te soufflait lors de vos nuits d'amour. À tout ce qu'il te promettait après vos disputes passagères. Mais on sait tous que ce genre d'histoire ça ne dure pas. La tienne ne sort pas du lot. Il a vite fait de te prendre pour un con. De te dire qu'il faut que tu l'oublies. Au revoir. "Je ne suis pas un mec pour toi, puis t'es qu'un gosse. Tu devrais aller voir ailleurs." Tu avais tout quitté pour lui, l'Ecosse, ta famille... Tu te retrouvais seul. Seul dans une Irlande inconnue à tes yeux. Mais il faut vivre, il faut aller de l'avant. Tu as essayé. Tu as même passé plusieurs mois de ta majorité à vivre dehors, contre un mur, dans une rue. Tu ne sais pas, tu ne pourras pas dire que tu as vécu les pires choses qu'on puisse vivre dans une vie mais tu diras sûrement que tu as une certaine expérience de la malchance. Puis un jour tu as fait une rencontre. Cette rencontre là, elle changera à jamais ta vie.

C'était une fille. elle était jolie, maigre, abîmée par la vie. Elle avait quatre ans de plus que toi. Vingt-trois années qu'elle vivait. elle te donnait l'impression de sortir d'une guerre. Ses cheveux étaient en bataille, son corps était écorché vif. Elle disait se plaire comme ça, qu'elle aimait bien vivre. Vous êtes devenus proches, trop proches, mais rien ne se passait entre vous que de petits baisers échangés par ici ou par là. Tu ne saurais décrire votre relation, tu ne saurais dire ce que tu as pu ressentir pour elle. C'était étrange. Avec l'argent qu'elle se faisait, vous avez pu vivre. Tu avais réussi à te faire un peu d'argent. Tu avais économisé au fil des années. Tu pouvais presque vivre tranquillement. Presque. "Liam.. Je suis enceinte.. Liam. Je voulais pas ! je suis désolée.. C'est pas ce que je voulais mais.. il m'a forcé.. il a dit que... Je veux pas Liam.. J'ai peur..." Sur le coup, tu ne savais pas comment réagir. Elle ne pouvait pas être mère, puis du haut de tes vingt-deux ans, tu ne te sentais pas d'accueillir un gosse. Pourtant tu lui as promis de t'en occuper, tu as promis de vivre avec, de l'aider. Tu as promis de tout faire pour qu'elle soit heureuse, pour qu'il soit heureux. Pour que ce soit un gosse qui connaisse l'amour, l'esprit de famille. Vous ne serez pas la plus belle des familles, avais-tu dit, mais vous en seriez une. Unie. Soudée. Vous auriez pu avoir de l'amour, vous auriez pu avoir une histoire... Puis un un jour elle est partie. "Je te laisse tout." C'était écrit sur un morceau de papier, c'était griffonné comme si elle avait été pressée de partir. C'était dit. Et des pleurs se firent entendre. Tout. L'enfant était encore là... Il allait te voir vivre dans ce mode débauche, il allait te voir souffrir, il allait souffrir... Mais elle te l'avait laissé quand même, comme s'il devait vivre avec toi, comme s'il serait mieux dans ta vie... Mais toi aussi, tu n'es qu'un gosse, toi aussi tu risques de pleurer à tout moment... Ta vie est comme ratée, comme abandonnée aux mains d'un destin trop cruel... Ta vie risque de partie en l'air, tu risques de tout jeter; De dire stop. D'abandonner.

Bienvenue à Sligo

La première fois, ta fiche était parfaite alors, elle doit l'être encore. Il me fait plaisir de te resouhaité la bienvenue parmi nous. Amuse toi bien

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